- Rod Steiger remporte l'oscar du meilleur acteur pour son interprétation dans "Dans la chaleur de la nuit".
- Martin Luther King est assassiné à Menphis (Tennessee).
...en France
- Février : Jean Claude Killy remporte 3 médailles d'or en ski alpin aux J.O. de Grenoble.
- Mars : début d'agitation dans les universités suite à un incident dans la faculté de Nanterre.
- Avril : "Les Shadoks" débarquent sur l'unique chaîne en noir et blanc de l'O.R.T.F.
- Mai (le 10) : nuit d'émeute au Quartier Latin où 60 barricades se dressent.
- Mai (le 13) : grêve générale en France à l'appel de la C.G.T., de la C.F.D.T. et de la F.E.N.
- Julien Clerc se fait connaître du grand public en "bénéficiant" de la bande d'occupation de France Inter qui diffusera sa fameuse "Cavalerie".
- "Rain and tears" de Demis Roussos est incontestablement le succès de l'année. Le tube est repris par les Aphrodite's Child.
- Août : fin du "Printemps de Prague".
...et à la M.J.C.
L'année
1968 n'est pas une année qualifiée de "révolutionnaire" à la M.J.C. Celle-ci est
en effet confrontée à un manque cruel d'encadrement adulte qui rend
difficile la vie interne notamment pour l'accueil des jeunes au sein du
foyer.
L'article signé par le Président et qui sera intégralement
publié dans le bulletin municipal de fin d'année (n° 4), témoigne de
ces difficultés.
Arthur Fleurot y suggére ..."qu'avant
d'aller chercher du secours probable à Paris ou ailleurs, commençons
nous-même par être conscients de nos problèmes Bombis". Il fait
clairement état au manque cruel de professionnel pour diriger la maison
naissante, sous-entendant que des adultes volontaires doivent
impérativement se mobiliser pour prouver la viabilité de l'association.
De
son côté, la Fédération Française auprès de laquelle la maison vient
de s'affilier, fait son boulot d'accompagnement en nous rappelant
avec insistance, la nécessité de lui adresser le rapport de
fonctionnement général pour l'année 1967 ! Rapport moral, de
fonctionnement, comptes, statistiques, budget du prochain exercice,
liste des administrateurs. Ainsi chaque M.J.C. affiliée doit-elle
transmettre ce fameux dossier de fin d'année au Centre fédéral qui
peut ainsi témoigner de la vitalité du réseau au niveau ministériel.
En
ce début d'année, c'est le journal Les Dépêches qui, sous la signature
de son excellent journaliste Gérard Desprez, va jeter un éclairage sans
concession sur la situation de la M.J.C. et provoquer une belle prise
de conscience au niveau des différentes forces vives locales. Chenôve se
métamorphose et voit sa population arriver au seuil des 25 000
habitants ! Les lieux d'accueil et de structuration des jeunes manquent
ou sont largement insuffisants (la M.J.C. dans sa baraque, le Club des
Jeunes de la rue du Moulin Bernard lui aussi dans son préfabriqué....).
Le
journaliste décrit précisément la situation de la M.J.C. au sein de
laquelle s'affairent de nombreux jeunes pour l'aménagement intérieur.
Les permanences d'accueil sont arrêtées : le jeudi après-midi, c'est
Jean-Pierre Saconney, le soir, de 20h à 22h, René Soro et le samedi
après-midi Christian Nadal. Il est envisagé une nocturne toutes les 3
semaines. Quelques dimanches après-midi seront assurés par Marie-Cécile
Pérignon.
Une réunion du Bureau de l'association en avril exprime une nouvelle demande de permanent auprès de la F.F.M.J.C.
Parmi
les activités : le ping-pong, le club spéléo encadré par Michel Dubard
et Jean-Pierre Loichot, le hand-ball encadré par Jean-Marie Ortéga,
Pierre Lagnier et Michel Desvignes.
Cette
année là, un groupe de
jeunes très motivés participe au Corso organisé pour la 1ère fois par le
Comité des fêtes intersociétés en choisissant le thème des jeux
olympiques de Grenoble. La M.J.C. y est particulièrement remarquée. Ce
qui fait plaisir aux membres du Comité des fêtes qui ne cessent de
déplorer le manque d'investissement de la population dans la prise de
responsabilités afin que la commune soit plus vivante, plus dynamique.
Article paru dans Le Bien Public du 3 décembre |
Les jeunes de la M.J.C. très investis dans le corso |
Les
sorties au ski à Métabief sont nombreuses et l'atelier théâtre est animé par Renée Lemblé,
sa soeur Michèle, André Fleurot ainsi que Joël Dhorne.
Quelques jeunes se retrouvent également dans des ateliers artistiques : émaux, peinture et photo.
De
nombreuses autres sorties sont organisées, à Aix-les-Bains, en Corse,
dans le sud de la France. Sans oublier les soirées amicales où le hall
de la M.J.C. se transforme en piste de danse.
L'émergence de la Fédération Départementale des M.J.C.
C'est à Beaune, à la mi-mars, que se tient la première
Assemblée Générale des M.J.C. de Côte d'Or crée progressivement quelques
mois auparavant, sous l'impulsion de son Président Camille Pelletret par ailleurs Conseiller Général.
Dix M.J.C. y participent avec une belle délégation de chacune d'entre
elles. Pour notre maison, c'est son Président, Arthur Fleurot, qui fait
l'exposé de présentation, exposé complet et fort apprécié.
En avril , le Président Fleurot, en accord avec les membres du Conseil d'Administration, décide de solliciter certaines associations locales afin de les associer au
fonctionnement de la Maison. Une réunion de présentation de la démarche
se tient le 30 avril en prélude à l'Assemblée Générale. Sont destinataires de l'invitation : la
Musique Municipale, la J.O.C., les Scouts, Les loisirs du jeudi, Les
Vaillants, le Club d'Accordéon, le Club de Danse, l'Indépendante, le
Cercle Laïque et le Collège E.Herriot. Beaucoup y répondent
favorablement.
A la fin de l'année 1968, c'est au
Président du Conseil de Maison, René Soro, qu'il revient d'établir le
premier tableau statistiques de fonctionnement de la Maison pour
transmission à la F.F.M.J.C. La M.J.C. totalise 80 adhérents dont 30
filles. Les 15/17 ans représentent 50% des adhérents. Les étudiants
constituent 68% des effectifs, suivis par les
employés (21%) et les ouvriers (11%).
Identifiés : accroupis au centre : Pierre Desrosches et René Soro Derrière : Christian Bozzi, Christian Nadal |
Une assemblée générale de mobilisation
Une nouvelle Assemblée Générale se prépare. Elle se
tient le 30 avril à 20h30 dans les nouveaux locaux de la rue Herriot.
Le Président Fleurot lance une invitation un peu particulière puisque
s'adressant, en plus des membres actifs de l'association, aux autres
forces vives associatives locales. " " Cette réunion aura le caractère
d'une réunion d'information générale. Considérant que la tâche de mise
en place d'une M.J.C. n'était pas terminée, il ne sera pas procédé à
l'élection d'un nouveau Conseil d'Administration tant que le
fonctionnement de l'association ne sera pas assuré par une équipe
suffisamment étoffée, par un salarié permanent ainsi que par des moyens
financiers permettant un équilibre assurant un fonctionnement régulier .
Nous prévoyons d'élargir le Conseil actuel par
l'admission de représentants de mouvements ou sociétés locales
s'occupant de jeunes et d'éducation populaire et qui n'existaient pas en
1966 au moment de la création de la M.J.C.".
Dans le public : Christian Nadal, M.Bozzi, Mme Rubellin, Marie-Cécile Pérignon, Alain Blocier, Gaby Blondaux, Joël Dhorne, Anne-Marie Lemblé, Jean-François Drouin |
Alors que les responsables jeunes et adultes de la M.J.C. se
débattent dans de nombreuses difficultés d'aménagement et de
fonctionnement, d'autres jeunes (Marie-Cécile Pérignon, Joëlle Perrin, Nicole
Reverchon, Alain Blocier, Bernard Lécuyer, Gaby Blondaux, Pierre Vandel,
Jacky Lamas) davantage issus du monde ouvrier et regroupés au sein de
la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) animée par le Père Jean Louet,
souhaitent organiser une veillée populaire sur Chenôve. L'idée est de
réunir un maximum de jeunes issus de divers quartiers de Chenôve,
Marsannay-la-Côte, Perrigny, les Bourroches et Le Parc à Dijon.
C'est
le jeune secrétaire du groupe de Chenôve, Gaby Blondaux, qui est chargé
d'écrire officiellement au Président de la M.J.C. pour lui demander la
mise à disposition du baraquement afin d'y tenir cette importante
réunion. Celle-ci se déroulera le 31 janvier 1968 en présence de très
nombreux jeunes. Les thèmes abordés : le chômage des jeunes, l'accueil
des immigrés, le respect du droit du travail, l'encouragement à l'engagement.
Une partie de l'équipe J.O.C. : Jean Louet, Jean Chirac, Annie Richard, Alain Blocier (de dos) et Joao Santos |
A cette époque, les élections législatives des 23 et 30 juin constituent une occasion, pour les jeunes responsables les plus progressistes de la M.J.C., de défier l'institution républicaine en proposant l'organisation d'élections tests pour les jeunes de 18 à 21 ans (la majorité est fixée à 21 ans). La veille du premier tour, un télégramme de la Préfecture notifie aux administrateurs l'interdiction absolue d'organiser un tel scrutin dans les locaux publics, donc à la M.J.C.
Qu'à
celà ne tienne, ces élections-test parallèles aux élections officielles
se déroulent chez Bernard Monniaux dont les parents mettent à
disposition une grange, au 20 de la rue Roger Salengro. Une vingtaine de
jeunes Bonbis y participent.
En
juin également, l'association reçoit la notification officielle de la
Fédération Départementale des M.J.C. alors présidée par Camille
Pelletret, de l'attribution d'une
subvention de fonctionnement d'un montant de 800 F (sur une enveloppe de
15 000 F pour les M.J.C. du département) ainsi que d'une autre
subvention de 3 000 F au titre de l'équipement. Cette année-là marque
très clairement le rôle de la Fédération départementale comme tête de
réseau et interlocuteur des maisons vis à vis du Conseil Général. C'est
la Préfecture qui est déléguée pour verser les subventions directement
aux associations affiliées.
Un
Conseil de Maison est réuni le 20 novembre en présence d'une
trentaine de jeunes. Il s'agit de tracer de nouvelles perspectives
pour le développement de l'association. Ceci au moment où beaucoup de
doutes
mais parfois aussi de lassitude se sont emparés d'un certain nombre de
responsables : absence cruelle de permanent, difficulté de trouver des
adultes pour encadrer les jeunes, fermeture temporaire du foyer faute
d'encadrement, difficultés matérielles, etc. Il est décidé, entre
autres, de n'ouvrir la maison que pour des activités fréquentées par des
adhérents inscrits. Des permanences sont établies et un premier
programme est établi :
- Labo photo : le vendredi à 20h,
- Volley-ball : mardi à 20h pour l'équipe A et jeudi à 20h pour les autres joueurs (gymnase Gambetta),
- Ping-pong : samedi à 14h à la M.J.C.,
- Théâtre : mardi à 20h30 à la M.J.C.,
- Réunions d'information et cycles de conférences : mercredi à 20h à la M.J.C.
C'est durant cette réunion
que René Soro décide de passer la main à Christian Nadal assuré que ce
dernier saura proposer de nouvelles initiatives et impulser une autre
dynamique.
Christian Nadal, nouveau Président du Conseil de Maison |
Un
Conseil de Maison se réunit le 11 décembre en présence de messieurs
C.Nadal, J.Dhorne, P.Desroches, F.Chollez, J.P.Saconney, J.D.Jury,
B.Monniaux, S.Nicot, A.Mathiaut, R.Soro, R.Mozziconacci ainsi que
mesdemoiselles Renée Lemblé et Josette Popard.
Des
responsabilités dans l'encadrement des activités sont attribuées en
particulier pour le Ping-pong, la Photo, le Bal de la Ville du 31 décembre à
la salle des Fêtes.
L'ordre
du jour de la prochaine réunion prévue le 8 janvier 1969 est arrêté :
bal de la M.J.C. programmé début mai, soirées culturelles avec les
thématiques "La crise du sport en France" et "L'argent et les jeunes",
les rencontres culturelles et sportives inter-MJC, la rédaction du
réglement intérieur et un point sur la trésorerie.
Un
ultime Conseil d'Administration se réunit le 13 décembre pour
essentiellement entendre les propositions du Conseil de Maison, faire le
point sur les finances après le remboursement d'une annuité d'emprunt
ainsi que sur la validation de la liste des personnes autorisées à
donner la clé de la M.J.C. à savoir Christian Nadal et Bernard Monniaux.
Les M.J.C. : une expansion considérable
En 1960, on dénombrait 262 M.J.C. En 1968 : 1200 ! Au milieu des années 60, on construit deux M.J.C. par semaine.
Aménagement de jeux au pied du premier I.L.M. le long du Mail |
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